
Qu’appelle-t-on incontinence urinaire ?
L’incontinence urinaire est définie par des pertes incontrôlables et involontaires d’urine, qui se produisent le jour ou la nuit.
L’incontinence urinaire est plus fréquente avec l’âge. En Europe, on estime qu’elle touche globalement 1 femme sur 4, et à partir de 60 ans, au moins 1 femme sur 3.
Il existe différents types :
Incontinence urinaire à l’effort. Il s’agit de la forme d’incontinence urinaire la plus fréquente chez les femmes. On l’a définie comme la perte d’une petite quantité d’urine en raison d’une pression accrue dans l’abdomen, causée par un effort physique, un accès de toux, un éternuement, un éclat de rire… Les fuites d’urines surviennent car les muscles du plancher pelvien sont affaiblis et n’assurent plus leur rôle de soutient de la vessie et de l’urètre lors des efforts de poussées abdominales.
Incontinence urinaire d’urgence, encore appelée incontinence urinaire par urgenturie. Elle est toujours liées à une envie d’uriner irrépressible et brutale, ne laissant pas le temps d’arriver jusqu’au toilette. Le simple fait de marcher, de penser à uriner (en déverrouillant la porte de la maison, par exemple) ou encore d’entendre de l’eau couler peut déclencher des pertes d’urine parfois importantes. S’y associe souvent une augmentation de la fréquence des mictions la journée et la nuit. Elle est aussi appelée communément « vessie hyperactive » ou « vessie hypersensible ».
Incontinence urinaire mixte. Cette forme d’incontinence urinaire associe l’incontinence à l’effort et l’incontinence d’urgence. Elle représente environ 25% des incontinences urinaires féminines.
Quels sont les facteurs de risques ?
Les principaux facteurs de risque sont :
le sexe féminin
l’âge
le surpoids/obésité
les traumatismes périnéaux (accouchements..)
le diabète
le tabagisme
la sédentarité...
Quel est le bilan ?
Un examen clinique complet par un urologue spécialisé est souvent suffisant au diagnostic d’incontinence urinaire et à sa prise en charge.
Cet examen en position gynécologique, sera réalisé vessie pleine, avec des efforts de toux et/ou de poussées abdominales afin de mettre en évidence des fuites d’urines.
D’autres examens complémentaires seront demandés en fonction du type d’incontinence : échographie abdominale, examen d’urine, bilan urodynamique, fibroscopie vésicale…
Un calendrier mictionnel notant les heures de mictions, leurs quantités ainsi que les fuites viendra compléter le bilan.
Quels sont les traitements ?
La rééducation périnéale.
Dans un premier temps, l’urologue doit proposer une rééducation de la vessie par des kinésithérapeutes homologués. Celle-ci peut être réalisée selon différentes techniques, en fonction du type d’incontinence :
Manœuvres digitales
Biofeedback
Le biofeedback peut aider les femmes à mieux ressentir les contractions des muscles de leur plancher pelvien et à mieux les contrôler. Cette technique permet de visualiser sur un écran d’ordinateur la contraction et la relaxation des muscles durant la pratique des exercices de Kegel.
Électrostimulation
L’électrostimulation, ou stimulation électrique, consiste à insérer une électrode dans le vagin ou dans l’anus pour stimuler et tonifier les muscles du plancher pelvien. En associant cette méthode au biofeedback, on peut visualiser les contractions musculaires sur un écran d’ordinateur.
La prise en charge médicale.
En cas d’incontinence urinaire d’urgence. Plusieurs molécules existent sur le marché. Leur principe commun est d’inhiber les contractions du muscle vésical en se fixant sur les récepteurs neurologiques, afin de diminuer les envies d’uriner et les fuites qui y sont associées.
La prise en charge chirurgicale.
C’est le traitement de référence de l’incontinence urinaire d’effort.
Elle consiste à la mise en place d’une bandelette ou prothèse sous l’urètre par voie vaginale. Plusieurs techniques chirurgicales existent selon les habitudes de votre chirurgien : voie trans-obturatrice, voie rétro-pubienne, mini-bandelette.
L’intervention est réalisée par les voies naturelles. La bandelette est introduite par une courte incision dans le vagin, juste sous le méat urétral (orifice de sortie de l’urine). La patiente sort le jour même le plus souvent après avoir vérifié la bonne vidange vésicale.
La bandelette ainsi mise en place permettra un soutènement de l’urètre lors des efforts de poussées abdominales, et donc la disparition des fuites dans plus de 85% des cas.
Votre chirurgien abordera avec vous ces différentes propositions thérapeutiques et vous orientera vers la meilleure option pour une prise en charge personnalisée.